jeudi 9 août 2007

6ème jour : Arles et les Alpilles

Matinée un peu stress ( ah, ces parisiens... ) . Mon train étant à 8 h 30, le gérant m'avait proposé de déjeuner à 7 h 30 et finalement... 8 h : petit-déj' au lance-pierre ! Heureusement, la gare est toute proche . Là, bonne surprise : un ascenseur qui mène directement sur le quai ! Je ne l'avais pas vu hier...

En théorie, Arles est à 20 mn de Nîmes, mais pour respecter la réglementation de la SNCF et ne prendre que les TER "homologués" pour les vélos, j'ai dû prendre un trajet avec correspondance de 45 mn en Avignon . Finalement, cela m'arrange car initialement, j'avais renoncé à inclure la visite de cette ville dans mon programme .

45 mn, c'est court... Là aussi, ascenseurs dans la gare . Allez, je tente le coup : me voilà lancée dans les petites rues de la vieille ville, à la recherche du pont ! Sur le plan, ça a l'air simple, mais le stress de l'horloge aidant, je ne sais absolument plus où je suis . En suivant les indications touristiques pour les piétons, c'est pire : une impasse et au bout, un escalier ! Tant pis, je dois au moins essayer de ne pas rater mon train . Mais impossible de retrouver le chemin par lequel je suis arrivée... Gloups... Et là, coup de chance : au bout des remparts, le Pont d'Avignon ! ( qu'on ne me dise pas que ce n'est pas celui-ci... )


Pas le temps de danser, ni de voir le palais des Papes, qui pourtant doit être tout proche... Je n'ose regarder l'heure . Les indications d'une passante pour aller à la gare me semblent bien compliquées, j'y vais au feeling... et ça marche ! Pas besoin de démonter les sacoches, tout rentre dans l'ascenseur . Pile pour l'arrivée du TER .

20 mn plus tard en Arles, c'est autre chose : escalier et rampe à bagage pour passer sous les voies ; il est 10 h et je suis déjà épuisée ( et pourtant, pas au bout de mes peines ) !

L'office du tourisme de la gare m'indique une consigne à bagages pour mes sacoches chez le loueur de vélos d'en-face. Le responsable est très sympa ; pour aller à Fontvieille, il me conseille de prendre la Départementale, beaucoup plus directe . D'après lui, on peut même aller jusqu'aux Baux-de-Provence dans la foulée . Ce n'était pas à mon programme, mais ce serait la cerise sur le gâteau !

Premier faux-départ : après 5 mn, je reviens chercher la pompe et une chambre à air dans les sacoches que j'emporte dans un sac-à-dos en toile ( simple précaution...), avec un K-way et une polaire ; sur le porte-bagage, ma petite glacière pour le pique-nique, de l'eau ; et toujours, le sac-banane de guidon avec les papiers, plans, appareil photo, jumelles et téléphone portable .

Au début, la circulation sur la fameuse départementale m'impressionne un peu, puis très vite après la sortie de la ville, l'apparition d'une large bande sur le côté me rassure . On arrive à l'Abbaye de Montmajour . Puis l'aqueduc romain est signalé sur la droite par une route plus calme . Le voici : vestiges au milieu des champs d'oliviers, très sympa .


La route mène ensuite au Moulin de Daudet . Ca grimpe et ça souffle ; je fais connaissance avec le Mistral qui vient de face ! Au pied du moulin, voilà un repas bien mérité !


Les Baux sont à 9 km, par la même route ; il est 13 h : ça peut le faire ! Et je ne regrette pas ces efforts supplémentaires, en découvrant les superbes paysages des Alpilles .


En revanche, là aussi, ça grimpe et toujours Mistral de face... Je "m'écroule" à l'entrée de la ville, au bas de l'escalier qui mène au village . Je crois que je vais finir l'ascension à pied .

Malheureusement, beaucoup de monde dans de toutes petites rues... Le panorama est très beau mais je regrette de ne pas avoir le temps de monter en haut du château d'où la vue sur le massif doit être magnifique . Sans doute une prochaine fois...

Le retour est express : descente et vent dans le dos, ça va vite ! Trop vite sans doute ; après un bref arrêt à Fontvieille, j'arrive au rond-point à l'entrée d'Arles vers 15 h, et soudain : pneu avant à plat ! ( bizarre... depuis le matin, c'est que de la route goudronnée... ; pourtant, j'ai bien cru entendre un bruit un peu plus haut ) .

Pas de panique, fallait bien que ça arrive une fois ; avant de partir, Papa m'a expliqué la théorie en cas de crevaison . Maintenant, place à la pratique !

Juste le temps de se mettre sur le côté, sur un petit chemin . Vélo à l'envers, démontage du pneu et examen de celui-ci sous toutes les coutures : énorme piquant enfoncé avec ce qui me semble être un trou dans la chambre à air en regard . Facile, me dis-je ; et voici posée ma première rustine ! Moi, très fière...


Fausse joie : j'entends que ça se redégonfle, et pas moyen d'identifier l'origine de la fuite... La réparation s'annonce plus longue que prévue ; mieux vaut se mettre à l'ombre .

Par chance, j'ai emporté une chambre à air de rechange donc pas la peine de se prendre la tête pendant des heures pour trouver la fuite... Maîtrise totale du changement de chambre, avec le plus qui fait la différence : la vérification du pneu qui me permet de retirer une deuxième piquant ! Roue regonflée et remontée, et avant de m'apprêter à repartir, un petit coup d'oeil à la roue arrière... à plat aussi ! Incroyable ; mais où est-ce que j'ai roulé ?! Et plus de chambre de rechange .

Heureusement, le problème est beaucoup plus simple : encore un piquant, trou dans la chambre en regard, une rustine ; ça a l'air de tenir . 1 h 30 après, je peux repartir ! La visite de Arles va être fortement raccourcie...


Tour rapide dans la vieille ville : les arènes, les remparts, les bords du Rhône . Beaucoup de petites rues, des sens interdits, des impasses, des rues très piétonnes . Malgré le fléchage, j'ai du mal à trouver les monuments . L'Amphithéâtre, peu visible . Les thermes de Constantin, que je trouve en repassant . La place de la République avec au fond à droite, le beau portail de Sainte-Trophime .


Ce sera tout pour aujourd'hui . Il est 18 h et l'endroit où je suis hébergée est à une dizaine de km de Arles en descendant vers la Camargue . Je retourne chercher les sacoches à la gare .

Le monsieur de ce matin m'explique comment aller au Bouchaud . Pour traverser le Rhône, on accède à une piste cyclable sous le pont autoroutier . Drôle d'impression, les camions au-dessus de la tête ! Il me dit qu'à cette heure, la route des Saintes ne doit pas être trop encombrée .

Sauf qu'arrivée là, énorme bouchon au rond-point : un camion est renversé, pompiers et policiers sont là . Je passe donc par les Gimeaux, ce qui correspond au circuit vélo balisé par l'OT pour découvrir l'Etang de Vaccarès . La suite sera pour le lendemain ; je m'arrête au Prieuré, accueillie par Frère Bruno qui vient à ma rencontre . Je ne sais pas si je suis à ma place... On laisse le vélo à la grange et il me fait visiter : chambre confortable avec fenêtre sur le cloître .


Le frère Bruno m'invite à assister aux prières . Je décline poliment, prétextant la fatigue...

Cette histoire de chambre à air me tracasse : au lavabo, je la plonge dans l'eau et voit les petites bulles . Trou identifié, merci les Castors juniors ! Une rustine et j'aurais de nouveau une chambre de secours ( le Décath' est à l'autre bout de Arles, si je peux éviter d'y aller...) .

Une bonne douche, quelques étirements et repas dans la chambre : filets de sardines sauce tomate, semoule de blé et biscuits aux céréales pour reprendre des forces, avant de partir à l'assaut de la Camargue les deux prochains jours . Je ne sais pas encore très bien comment je vais m'y prendre, mais demain est un autre jour .