Sur le quai, une dame est intriguée par le montage du vélo . Elle part elle-même en randonnée, pédestre cette fois, du côté d'Alès . Discussion sur les bienfaits du tourisme vert . Elle m'explique qu'habitant dans la région depuis de nombreuses années, elle a constaté la progression à grande vitesse de l'urbanisation, en particulier sur la côte, au détriment de la nature...
Elle m'aide à monter les sacoches dans le train, et à descendre à Nîmes . Ouf !
J'hésite encore sur l'organisation de la journée . La ville n'est pas très étendue, je pourrais laisser le vélo ; mais à vrai dire, je crois que je ne peux plus me passer de lui !
Je me dirige vers l'hôtel à 500 m de là, non sans faire un léger détour pour admirer les Arènes, deux rues plus loin .
Le réceptionniste ( qui semble-t-il est aussi le gérant ) s'intéresse au cyclotourisme et me raconte sa randonnée sur les bords de Loire, entre Pontarlier et Nantes , carte à l'appui !
Je lui confie les sacoches, direction la Tour Magne . Ça grimpe ! Dur, dur... Je comprends l'intérêt stratégique de l'emplacement de cette tour, appartenant à l'enceinte de la ville construite au temps d'Auguste .
L'accès au panorama se fait par l'escalier ce qui oblige à me séparer du vélo quelques minutes, ce qui provoque toujours chez moi une légère inquiétude, malgré l'antivol...
Là-haut, belle vue sur la ville et les alentours . On reste quand même sur sa faim, malgré les panneaux d'informations expliquant l'historique du lieu . Brève promenade dans les Jardins de la Fontaine en contrebas à la recherche du Temple de Diane, mais celui-ci est à l'opposé . Tant pis, je retourne au vélo ( bien là ).
C'est décidé, je déjeunerai au Pont du Gard. Rendez-vous à la gare routière, départ 12 h 05 . Rencontre avec Josse le Chtimi, qui en fait, ne prend pas le car mais discute avec les gens qui attendent pour prendre le car . Personnage attachant : à Nîmes depuis 20 ans ( et apparemment encore pour longtemps, faute d'argent pour repartir ), une famille étalée entre le Nord et l'Australie . L'évocation de Paris d'où je viens lui rappelle qu'il habitait avant près de Beaubourg, à côté d'une façade d'immeuble en trompe-l'oeil montrant les résidents à leur fenêtre . Il me demande de penser à lui si je repasse par là . C'est promis !
Le vélo dans la soute du car, on est reparti . 3/4 d'heure plus tard, pique-nique face au Pont du Gard ( d'autres ont eu la même idée...) .
Instant de nostalgie ( même si 22 ans plus tard, les souvenirs sont assez flous...) et grande admiration pour les Romains qui ont conçue et construite cette oeuvre magistrale !
Je voulais emmener le vélo, pensant qu'il y avait des circuits accessibles . En fait, dans un premier temps, il m'encombre plus qu'autre chose, notamment pour traverser le pont parmi la foule... Finalement, je chemine dans la garrigue ( cigales et oliviers sont présents ) avant de retrouver le balisage du GR qui mène en haut de l'aqueduc . Très beau point de vue aussi !
Retour au parking . Le prochain car est dans une heure . Nouvelle rencontre : une jeune femme qui visite la région seule et qui retourne aussi sur Nîmes . Elle est puéricultrice à Lyon, et comme moi, elle retourne sur les lieux marquants de son enfance . Le récit de mon périple semble l'intéresser ; à son tour, elle évoque ses mésaventures de car et de train des derniers jours . Le temps passe vite quand on discute : le car est déjà là, et manque même de partir sans nous !
17 h, retour à l'hôtel . La suite se fait à pied . D'abord, les Arènes, à deux pas . Un audioguide est inclus dans l'entrée, on suit les numéros . Pas de chance, Intervilles est passé par là deux jours plus tôt, et tout n'est pas encore remis en ordre .
Qu'importe, l'endroit est magnifique, étonnamment bien conservé . On se laisse porter par son imagination en s'asseyant dans les gradins, comme au temps des Romains !
Après les quelques gouttes de pluie du matin et du début d'après-midi, la chaleur est revenue, mais sur un versant, les gradins sont à l'ombre et un vent léger souffle, bien agréable pour écouter les longs commentaires des audios . On apprend l'histoire de la Colonie Nemausus sous Auguste, les différents gladiateurs, le déroulement des combats...
Je passe la partie sur les corridas et me dépêche de rejoindre la Maison Carrée où est projeté un film en 3D dont la dernière séance est à 19 h . Le concept du 3D, lunettes sur le nez, amuse beaucoup les enfants ; moi, ça me fatigue les yeux... Le film sensé être historique, est plutôt décevant . Quel dommage que l'intérieur du temple n'ait pas été conservé...
19 h 30, promenade dans les rues du Vieux Nîmes et dernier réapprovisionnement avant demain de rejoindre la Camargue où les commerces sont rares !
